Guadeloupe : Gerty Archimède, une femme d’exception dans la lumière
Written by Mylène on 8 mars 2019
Plus qu’une figure de l’Histoire guadeloupéenne, un modèle pour tous. Gerty Archimède fait partie de ces femmes talentueuses, audacieuses, au parcours exceptionnel, si bien que son nom est resté dans les mémoires. 2019 correspondant aux 110 ans de sa naissance, la Région Guadeloupe a décidé de lui consacrer cette année. Focus.
« Après l’année Guy Tirolien et Dany Bébel-Gisler (…), 2019 sera l’année Gerty Archimède ! Une femme dont l’engagement s’est tourné vers les femmes, les travailleurs pauvres et les plus vulnérables », affirmé Ary Chalus, le président de la Région Guadeloupe, lors de ses vœux en janvier dernier.
Gerty Archimède est en effet notamment renommée pour avoir été une militante féministe, ayant créé en 1953 la fédération guadeloupéenne de l’Union des Femmes Françaises, ensuite devenue « Union des Femmes Guadeloupéennes ». Elle s’est battue pour l’amélioration de la condition des femmes.
L’un de ses « combats » les plus emblématiques est sans nul doute la défense de la féministe américaine Angela Davis et de ses camarades, lors de leur passage en Guadeloupe dans les années 60. Ces derniers étaient accusés de propagande anticolonialiste parce qu’ils transportaient des livres rapportés de Cuba. La Guadeloupéenne évita leur arrestation.
« Maître Archimède était une grande femme à la peau sombre, aux yeux vifs et au courage indomptable. Je n’oublierai jamais notre première rencontre. Je sentis que j’étais en présence d’une très grande dame. Pas un instant je ne doutai qu’elle allait nous sortir de notre mauvaise posture. » – Extrait de l’Autobiographied’Angela Davis (Albin Michel, 1975)
Un succès effectivement peu surprenant pour cette grande dame, qui fut la première femme avocate inscrite au barreau de la Guadeloupe, à l’âge de 30 ans, en 1939. Elle fut également bâtonnier de l’Ordre de la Guadeloupe de 1967 à 1970.
Par ailleurs, elle eut une carrière politique extraordinaire, en étant l’une des deux premières femmes noires députées en 1945, maire de Basse-Terre de 1953 à 1956, membre éminent du Parti Communiste… Elle sut allier carrière professionnelle et engagement multiforme.
La Mornalienne, déjà honorée à de multiples reprises – musée, statues, lycée et place à son nom en Guadeloupe, rue à Paris, etc. – reste l’une des Caribéennes les plus respectées et appréciées. L’année 2019 en son honneur apparaît ainsi comme une évidence.