Claudie Guay-Marne : de Terre-de-Bas à la télé américaine, la pâtisserie saintoise en héritage
Written by La Redaction on 31 octobre 2021
Claudie Guay-Marne est une jeune Saintoise originaire de Terre-de-Bas et qui, depuis 10 ans, est installée à Los Angeles. Psychologue du travail et conseillère d’orientation de formation, sa passion de la pâtisserie, héritée de sa mère saintoise, l’a propulsée à la télévision américaine dans le show « Baker’s Dozen » animée par Tamera Mowry-Houseley sur Hulu. Trajectoire.
C’est pour « voir d’autres horizons » que Claudy Guay-Marne s’est installée au Canada après des études de psychologie à Paris. Là-bas, elle développe sa pratique de la psychologie et devient conseillère d’orientation.
Elle y rencontre aussi un Canadien qui deviendra son époux, et qu’elle suit en Californie après qu’il a décroché un emploi dans la tech.
Claudie nous confie qu’arrivée aux États-Unis, elle ne sait pas parler anglais, mais au pays de tous les possibles, on lui donne tout de même sa chance quand elle se reconverti dans les ressources humaines : « Au début, on ne me comprenait pas très bien, mais on m’a quand même engagée pour un stage de ressources humaines car on a reconnu ma niaque et ma personnalité », se rappelle-t-elle.
« Je suis donc retournée à l’école pour apprendre l’anglais en étant mise en contexte. Après neuf mois à ce rythme, j’ai réalisé que je n’avais plus besoin de traduire systématiquement ce que j’entendais, que je comprenais tout, et qu’on me comprenait enfin ! », explique-t-elle.Elle raconte aussi, avec humour, qu’après le tournage de l’émission Baker’s Dozen, elle se rend compte que la production n’a pas sous-titré ses interventions. Une victoire pour elle qui ne parlait pas un mot anglais quand elle s’est installée il y a 10 ans à Los Angeles.
Mais cette émission, comment y est-elle arrivée ?
C’est d’abord à l’amour de la pâtisserie qu’elle entretient précieusement qu’elle le doit, selon elle : « Quand je m’y suis mise sérieusement il y a quelques années, la pâtisserie était pour moi une façon de me rapprocher de ma mère qui venait alors de décéder. De son vivant, elle vendait sa pâtisserie et des tourments d’amour à Basse-Terre, puis à Terre-de-Bas où elle était retournée vivre quand je suis partie en France pour les études. »
Les Américains apprécient beaucoup les tourments d’amour.
En pâtissant, c’est un lien symbolique et d’amour que Claudie continue de tisser, non seulement en mémoire de sa mère, mais aussi comme un fil nécessaire qui la conduit à ses origines et lui rappelle son identité, qui elle est, malgré les milliers de kilomètres qui la séparent de Terre-de-Bas.
Ses créations pâtissières, elle les publie donc sur son Instagram où elle se fait repérer par la production de l’émission Baker’s Dozen ; l’équivalent américain du concours télévisé Le meilleur pâtissier, produit par Hulu et présenté par l’actrice Tramera Mowry-Houseley (« Sister Sister ») et Bill Yosses, un chef pâtissier formé à la française et qui a pâtissé pour Obama quand il était à la Maison Blanche
Et même si elle s’est arrêtée à la première étape du concours, Claudie tire de cette aventure une grande satisfaction qui lui permet de mesurer le chemin qu’elle a parcouru et les progrès réalisés depuis le début de son rêve américain. Elle sait notamment qu’elle souhaite continuer à explorer sa multipotentialité qui est encouragée aux USA : « Je continue de me former pour garder mon titre de conseiller d’orientation, je jongle avec toutes les casquettes que je possède, et personne ne me freine. Aux USA, on trouve ça normal », explique-t-elle.
Et si elle vend sa pâtisserie depuis un an, Claudie affirme de plus en plus son identité saintoise dans son art : «Les Américains apprécient beaucoup les tourments d’amour. Petit à petit, j’impose mes racines, je donne mon amour à travers mes gâteaux pour préserver le lien avec mes racines, puisque tous mes gâteaux ont la base des recettes de ma mère », affirme-t-elle fièrement.