Comment surmonter ce qui nous limite quand on est une femme qui entreprend ?

Written by on 26 octobre 2018

Hier soir, j’étais la speaker invitée de la première édition du Meet-Up «Elles Entrepreneures» organisée par Nicky Trival-Bentéjac, coach et thérapeute en Programmation Neurolinguistique (PNL), stratégie d’entreprise en image de marque, dans un hôtel de la Pointe de la verdure au Gosier, Guadeloupe. La thématique de ce meet-up : « Comment surmonter ce qui nous limite quand on est une femme qui entreprend ? » Ayant trouvé le format groupe de parole de ce meet-up intéressant et sympathique, la thématique pertinente, et motivée par l’idée de rencontrer des femmes qui sont dans l’action, c’est donc avec un grand plaisir que j’ai accepté l’invitation de NTB. Plus que de parler de mon parcours et de mon expérience, ce que j’ai le plus apprécié, c’est d’entendre et d’écouter les retours d’expériences de ces femmes. Je vous dis les 5 points qui ont le plus retenu mon attention durant ces échanges. 

Identifier ce qui nous limite

Les « limitants », comme disait notre hôte d’hier soir, dans son vocabulaire de coach PNL. Ils peuvent être communs ou encore très personnels, relatifs à nos histoires et parcours de femmes. Souvent, ils proviennent aussi de l’éducation que nous avons reçue, des déterminismes et des préjugés que nous avons consciemment ou inconsciemment intégrés dans notre façon d’aborder la vie, et ils finissent par structurer notre comportement, voire par nous limiter. Pour certaines femmes présentes hier soir, cela pouvait être le manque de finances, le décès du mari, une grande timidité, un milieu professionnel sexiste, un harcèlement moral subi au travail, la malveillance…d’autres femmes, l’équilibre à trouver entre la vie privée et la vie professionnelle, des préjugés sur les compétences professionnelles des femmes, etc.

Pour moi, cela a été un temps, être mère célibataire, ou encore un accident de parcours entrepreneurial de ma mère, qui a dû faire face à la justice dans des conditions douloureuses pour notre famille, avec en plus pour elle une incarcération en détention provisoire de sept mois durant une enquête visant ses activités. D’une certaine façon, j’avais laissé le regard, le jugement et surtout les préjugés des autres me définir. Le comble pour une apprentie philosophe pour qui L’existentialisme est un humanisme de Sartre est comme une Bible, et donc avec une très haute idée de la liberté et de la responsabilité qui est aussi le corollaire d’une lutte farouche contre tous les déterminismes !

Mais sur ma trajectoire, j’ai eu des personnes bienveillantes qui m’ont aidé à comprendre toute la valeur ajoutée que j’apporte à mes clients, mes employeurs, malgré tous ces « limitants » qui, au fond, m’ont poussé à trouver des solutions et des stratégies ou de contournement ou de combat. Ces personnes m’ont aidé à mettre des mots sur ces limitants, à les verbaliser. En faisant cela, j’en suis devenue pleinement consciente et, de facto, j’ai pu mettre en place des stratégies pour les surmonter.

Trouver la méthode et les techniques qui nous encouragent 

J’aime relever les défis, et à bien y regarder, les difficultés me motivent. C’est très certainement pour cela que je me suis aussi spécialisée, au cours des dernières années, en diplomatie, gestion de crise et en stratégies électorales. Il s’agit de contextes en général tendus où il faut trouver des solutions innovantes pour continuer à avancer et atteindre des objectifs qui peuvent paraître fous ou irréalisables à certains. Ma méthode, c’est l’action, le faire, la contemplation philosophique, et mon carburant, les défis ! En échangeant avec les femmes du meet-up Elles Entrepreneures, j’ai découvert que certaines ont eu recours à la PNL, à une thérapie, à la méditation ou d’autres méthodes comme le theta-healing que je ne connaissais pas jusqu’à hier soir.

Peu importe la méthode, ce que j’ai retenu, c’est qu’une fois le limitant identifié, l’on ne peut pas continuer à faire l’autruche, et mettre le poussière sous le tapis. Une action est nécessaire pour déprogrammer tout ce qui nous limite afin de passer à l’action ou de continuer à réaliser ses projets.

S’entourer des bonnes personnes

C’est un topos, un lieu commun, mais s’entourer des bonnes personnes est définitivement une méthode gagnante. Mais qu’est-ce qu’une « bonne personne » ? Au vu des témoignages des femmes présentes, mais aussi au vu de mon expérience, je dirais qu’il s’agit d’une personne avec qui l’on partage un certain nombre de valeurs fondatrices, qui partage la même vision que soi ou une vision du monde, des relations interpersonnelles et de l’entrepreneuriat compatible avec la sienne. C’est donc une personne qui vous comprend et respecte vos objectifs, qui a de la bienveillance envers vous, mais qui sait aussi vous recadrer quand c’est nécessaire, et vous dire les choses cash. La bonne personne, c’est donc celle au contact de laquelle vous grandissez, vous vous améliorez et avec laquelle/grâce à laquelle, vous parvenez à surmonter ce qui vous limite.

Libérer la parole

Les initiatives comme le meet-up Elles Entrepreneures de NTB, et toutes celles qui permettent aux femmes qui entreprennent de s’exprimer sur ces fameux limitants, pour les surmonter, sont nécessaires. Un cadre bienveillant, où elles ne sont pas jugées, où leur parole est entendue et comprise, où il n’y a pas de compétition ni de leçon à donner, tout cela nous a permis, hier soir, de pouvoir parler en toute liberté, et de nous sentir libérées du poids de ces limitants. Merci encore à Nicky d’avoir eu cette heureuse initiative qui se renouvelle tous les derniers vendredis du mois. Et surtout, merci à toutes celles qui ont joué le jeu.

Donner en retour 

Last but not least : donner en retour. Cela fait partie de cette « esthétique des relations » dont je parle souvent. Lorsque l’on a eu la chance d’être écoutée, entendue, aidée, et accompagnée dans sa réussite, j’estime que le minimum est de s’inscrire dans un cercle vertueux de l’empouvoirement et de partager ses stratégies gagnantes afin de permettre à d’autres de réussir aussi. Question d’équilibre dans l’altruisme. Recevoir un jour, donner le lendemain.

Au final, nous étions toutes d’accord sur le fait qu’entreprendre, cela est souvent dur, et que parfois, l’on peut arriver face à des limites qui nous empêchent de réaliser nos objectifs. Mais au fond, ce qui fera la différence entre celles et ceux qui réussissent et les autres, ce ne sont pas toujours (malheureusement) les compétences, ni les talents et expertises, mais la capacité à résister, à innover, à être résilient, et surtout à surmonter tout ce qui nous limite…à commencer par nous-mêmes. Le défi de la « sculpture de soi »* est donc lancé !

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*ONFRAY Michel, La sculpture de soi : la morale esthétique, Poche, 1993